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Dans la dégustation spéciale foires aux vins 2024 effectuée par Le Monde, une bouteille inconnue a été particulièrement marquante. Un mâcon villages 2023, du sud de la Bourgogne, un blanc bio issu d’un chardonnay splendide dont le nom, écrit en gros sur l’étiquette, est simplement celui de la vigneronne qui le concocte : Cécile Paquet. Le prix était surprenant : 13 euros, soit largement plus cher que la moyenne de l’offre en foires aux vins, mais très abordable eu égard à sa qualité, sa pureté cristalline notamment. Alors, pourquoi ce prix ?
Renseignement pris, ce blanc est normalement vendu 18,20 euros, ce qui est plus conforme à son statut. C’est Lavinia – une cave à Paris, deux en Espagne, une en Suisse, et aussi son site Internet – qui va le vendre à un prix attractif durant sa foire aux vins. Cette enseigne – et non la vigneronne – va supporter la remise importante de 5 euros jusqu’au 6 octobre, voulant entretenir sa réputation sur les prix. L’idée n’est pas de brader une étiquette qui se vend mal, mais de mettre en avant un domaine créé récemment, qui fait désormais partie des 6 500 références présentes toute l’année chez ce caviste. Il est vrai aussi que la directrice de la sélection et des achats des vins français chez Lavinia, Virginie Morvan, est toujours à l’affût de nouveautés.
Mais attention, il faudra aller vite pour acheter une des 300 bouteilles d’une cuvée qui n’en compte que quelques milliers, vendues à 99 % à l’étranger. « Lavinia est mon seul point de vente en France », dit Cécile Paquet, qui considère cette foire aux vins comme une mise en lumière inestimable.
Cécile Paquet, 45 ans, a toujours voulu être vigneronne, mais elle ne l’est devenue qu’il y a seulement trois ans. Fille de pépiniéristes spécialisés dans les arbres fruitiers et les rosiers, elle a d’abord été absorbée par la thématique familiale : plutôt que des études viticoles, elle a suivi une formation d’horticulture. Pendant sept ans, elle a géré une pépinière à Neuchâtel, en Suisse, avant de reprendre l’entreprise créée par son grand-père. Pendant treize ans, à la tête d’une équipe de dix-neuf personnes, elle a géré l’œuvre familiale, implantée dans la partie nord du Mâconnais.
« En 2019, à 40 ans, j’ai pris conscience que je m’étais éloignée des plantes, qui sont ma vraie passion, raconte Cécile Paquet. La gestion du personnel prenait trop de place dans ma vie. Je souhaitais revenir à la vigne, la plante que je préfère entre toutes. » En accord avec ses parents, elle a vendu la pépinière familiale. C’était en 2020, juste avant le confinement. Il était temps pour elle de choisir son propre chemin.
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